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Merci et à bientôt !
Texte proposé par Georges, de l'AMAC, merci à lui !
Odyssée en Urgonia
PREMIER JOUR : vendredi : cet après-midi, tous à Pernes-les-Fontaines !
Arrivés de partout, les AMACiennes (sic) et les AMACiens (sic bis) ont entamé leur transhumance d’octobre. Il fait un temps magnifique. L’autoroute du soleil tient toutes ses promesses. Certains ont été gâtés :les voilà piaffant d’impatience dans un bouchon serpentiforme.
En cette fin octobre nous arrivons presque à la bergerie.
Alphonse Daudet nous a offert le spectacle d’une transhumance d’autrefois.(Au premier frisson de l'automne, on redescend au mas, et l'on revient brouter bourgeoisement les petites collines grises que parfume le romarin... D'heure en heure on se disait: "Maintenant, ils sont à Eyguières, maintenant au Paradou. Puis, tout à coup, vers le soir, un grand cri: "Les voilà!" et là-bas, au lointain, nous voyons le troupeau s'avancer dans une gloire de poussière.)
Pernes-les-Fontaines ! Notre bergerie ! L’hôtel « La Goutte d’eau » : calme, volupté, et repos dans un cadre idyllique.
Le sourire de notre berger, Dominique, du club paléontologique de Pernes-les-Fontaines nous accueille. Il nous regroupe pour nous donner consignes et programme pour le lendemain samedi.
Le repas du soir : un régal ! Les bouchons (pas ceux de l’autoroute) sautent pour l’amitié et la passion des vieux fossiles (pas nous : les fossiles de l’Urgonien). Dominique nous informe que les requenias et toucasias nous attendent depuis environ 130 millions d’années au fond de la mer de Téthys. Pour ne pas lasser leur patience le lever est fixé aux aurores (6h). Le petit déjeuner copieux ne nous empêchera pas d’être au rendez- vous. Bonne nuit mes agneaux !
DEUXIÈME JOUR : samedi. «Nous entrerons dans la carrière avec nos aînés pleins d’ardeur et d’espoir. Aux marteaux et aux burins mes amis ! »
Les douze chercheurs suivent, à la queue leu leu, le véhicule de Dominique.
Nous voici à pied d’œuvre.
8h : La grille s’ouvre. Nous entrons avec nos voitures, dans une sorte de cathédrale à ciel ouvert. Éblouissante blancheur !
Dominique et le responsable nous donnent les consignes à suivre impérativement :
- Ne pas s’approcher des falaises dangereuses. Des blocs peuvent dégringoler à tout moment.
- Ne pas uriner ni laisser des déchets dans la carrière. Le calcaire de la carrière est très pur. Il est utilisé notamment en médecine, cosmétologie… la liste est longue.
- En cas de besoin (voir le site d'en haut ou autre envie pressante) monter jusqu’au Belvédère, là-haut.
- Nous avons déposé, pour vous, des blocs truffés de fossiles. Bon courage !
Massette et burins s’acharnent sur les blocs qui résistent. Mais à midi il faut partir. La pèche a été bonne pour tous. Requienias, Toucasias et plus encore. Prudents et robustes, certains ont préféré charger dans leur véhicule des blocs volumineux autant que pesants mais truffés de fossiles qu’ils dégageront patiemment chez eux. Belle façon de prolonger le plaisir pris dans cette carrière. « Patience et longueur de temps font mieux que force ni que rage… » dixit le fabuleux fabuliste Jean de La Fontaine (Le lion et le rat).
12 h : Nous quittons avec regret notre lieu de pêche aux coquillages fossilisés. Casse-croûte réparateur.
Fabrice, le conservateur du musée, sympathique et compétent paléontologue nous fait voyager dans l’Urgonien, à travers le nord-est des Alpilles (commune d'Orgon).Le terme ne désigne pas un étage géologique mais un faciès du crétacé. Il en profite pour nous faire découvrir la préhistoire de la région. Les vitrines illustrent magnifiquement son exposé : fossiles, Requienias, Toucasias, Ammonites parfaitement conservées défilent devant nos yeux émerveillés et peut-être même envieux. Aux fond du musée, Fabrice nous accompagne dans un voyage imaginaire dans la région d’Orgon durant la préhistoire. Il illustre son récit très documenté en nous faisant admirer une suite de vitrines bien organisées.
Bravo, Fabrice tu nous as captivés !
Deuxième partie de l’après midi : Une pêche aux oursins qui ne manque pas de piquants (ou presque).
Dominique nous présente le site : le flanc d’une petite colline en pente presque douce. Le danger de chute existe réellement. Massette et burins entrent en action. Les oursins se défendent, la roche les protège. Nous en débusquons quelques-uns. Les plus chanceux présentent fièrement leur prise à foule (modeste) des admirateurs éblouis.
Retour à l’hôtel. Le club de Pernes-les-Fontaines nous a rejoints. Le repas est animé, un peu arrosé, mais si peu. L’ambiance est amicale et joyeuse. Mais la fatigue alourdit les paupières. Personne ne se fait prier pour regagner sa chambre. Bonne nuit, les petits paléontaudodos ! Pas besoin de compter les moutons, ni même les oursins.
TROISIÈME JOUR : Le dimanche matin et plus si affinité. Découverte des ammonites des Alpilles.
Nous allons visiter 2 sites.
Premier site : Les ammonites pyritisées.
Après un trajet sinueux, nous nous garons en bordure de la route. Le parking est en fait une zone aménagée pour permettre le croisement de deux véhicules. Ce parking improvisé surplombe une ravine asséchée. Dominique nous montre le versant assez escarpé qu’il nous faudra escalader avec précaution. Le terrain à prospecter est une alternance de couches superposées.
Nous voilà scrutant le terrain, suant et soufflant à la recherche des ammonites pyritisées. Patience et attention maximum car les ammonites sont vraiment minuscules. La récolte est abondante. Les pauses permettent de s’asseoir et d’admirer un paysage grandiose. ( Ö temps, suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours."A. de Lamartine). Instants de bonheur paisible. On ne pense plus, on savoure.
La récolte des petits bijoux rutilants est abondante. Nous levons l’ancre.
Deuxième site : Les ammonites déroulées.
Dominique nous entraîne vers une deuxième ravine non loin de la précédente. Les voitures sont garées. Le pique-nique permet de se sustenter et d’échanger des douceurs (gâteaux, nougats, etc.)
Nous descendons dans une ravine encombrée de broussailles épineuses et de blocs. Il faut casser de gros blocs bleutés. Les ammonites déroulées s’y lovent à l’abri. Les masses cassent du caillou sans relâche. Mais, l’évidence est là. Les ammonites déroulées ont filé vers des horizons plus tranquilles. Mais quelques heureux en ont débusqué. Bravo !
L’heure est venue de se séparer pour retourner dans nos foyers, direction le bas de Rhône Alpes Auvergne.
Salut les amis !
Quelques photos-souvenirs, en vrac :
Cette sortie était prévue de longue date, mais difficile à mettre en place, car elle nécessitait plusieurs autorisations :
- un arrêté préfectoral nous accordant (pour une année seulement) l'autorisation d'effectuer des prélèvements géologiques sur la réserve ;
- une lettre au géologue du Parc précisant le lieu et la date souhaités de notre intervention ;
- une autorisation d'occupation du domaine public du maire de la commune concernée par notre visite.
Sans parler des aléas de la météo, qui nous ont contraints à la repousser d'une semaine !
Finalement, le 3 décembre, nous-nous sommes retrouvés à 9 heures du matin sur le parking de Saint-Maime (département 04), par -3°C, prêts à enfin découvrir ces fameux fossiles de graines, feuilles, insectes, poissons et autres grenouilles !
Il ne fait vraiment pas chaud !
Bonnets, gants, chaussettes épaisses, doudounes, et c'est parti !
Dans la matinée, le soleil se décide à sortir et il fait tout de suite meilleur. Quelques trouvailles nous encouragent aussi : feuilles de saule, de nénuphar, un fragment de poisson, des graines.
L'heure de la pause syndicale arrive : pique-nique au soleil, et petit somme réparateur pour notre trésorier préféré !
Nous-nous remettons à fouiller, mais le coeur n'y est plus vraiment, car les trouvailles sont peu nombreuses. Même si certains rêvent encore de tomber sur LA grenouille, les autres n'y croient plus trop !
Vers 16 heures, nous emballons nos cailloux et nous plions bagage, un peu déçus. Mais la journée a été belle, même si la récolte a été maigre !
Aller-retour à Münich pour 8 d'entre nous, à l'occasion du Münich Show, la plus grande exposition européenne de minéraux et fossiles.
Départ aux aurores de Marseille, avec la Lufthansa.
Une heure et 30 minutes plus tard, atterrissage à l'aéroport de Münich. Nous montons dans un minibus pour arriver pile à l'heure de l'ouverture du Parc des Expositions.
A l'intérieur, du beau, du moins beau, du retouché, pas beaucoup de fossiles, mais certains minéraux sont magnifiques. Des ateliers sont organisés pour les enfants et ont énormément de succès (orpaillage, sculpture, etc). A l'extérieur, des reproductions de dinos font le bonheur des petits et des grands.
Il faut le reconnaître, on est content d'être là, mais un peu déçu : la réputation de "1ère bourse européenne" des Mineralientage ne nous semble pas être à la hauteur de notre attente. Ce qui n'empêche pas certains d'entre nous de faire de nombreux achats : Il y a ici des fossiles et des minéraux de Russie et des pays de l'Est que l'on ne trouve que dans les grandes bourses, alors il faut en profiter pour ne pas avoir de regret.
Par contre, aucun de nous ne pourra s'offrir cette magnifique ammonite opalisée : le prix (non affiché) est de 23 000€ !
Ces minéraux-là nous ont bien fait rigoler !
Pour joindre l'utile à l'agréable, samedi soir, nous avons pris le métro pour aller manger au Ratzkeller, restaurant bien connu et apprécié des Bavarois comme des touristes, situé sur la célèbre Marienplatz.
L'extérieur, illuminé, rappelle en plus modeste la Grand-Place de Bruxelles.
Et l'intérieur ... waouw !
Et pour finir ce beau week-end sur une note sympathique, séance de nourrissage des oies qui nagent sur l'Isar !
Encore une fois, merci à Luc, notre G.O. !
A quand le prochain voyage ???
1/- Laver le bloc contenant le fossile à l’eau claire, à l’aide d’une brosse
2/- Déterminer sa nature : bivalve, oursin, ammonite, rudiste... ?
3/- Essayer de déterminer le genre et l’espèce, d’après sa forme anatomique en observant bien la pièce dégagée sur toutes ses faces.
(Infos/ Internet, livres...)
4/- Après ce repérage (ex : bivalve avec une coquille où l’on voit une partie interne et une partie externe), 2 solutions pour dégager selon l’objectif recherché :
-soit « scientifique », on dégage tout minutieusement
-soit « présentation esthétique » pour vitrine et on peut laisser une partie de gangue taillée /socle et en ne mettant en valeur que la partie intéressante.
!! Etiqueter : Famille, espèce, étage géologique, lieu de trouvaille, date... C'est important géologiquement et paléontologiquement !!
Quelle que soit la méthode utilisée, il est prudent de faire un essai préliminaire sur un échantillon de peu d’intérêt ou un fragment.
Ex : huître qui a une valve gauche plate au-dessus (hors sédiment) et une valve droite creuse avec une marne fragile à l’intérieur.
Après trempage, ne pas jeter ce qui sort dans le bac du bain ; ce peut être une source de petits objets intéressants (crabes, dents de requins, nummulites..). Tamiser /un tamis à farine.
Danger d’un trempage trop long dans l’eau : l’eau qui entre dans le sédiment intérieur du bivalve peut faire gonfler le sédiment ; il peut en résulter un « éclatement » de la pièce surtout si elle est fendue.
Le choc thermique, dû au trempage d’un bloc chauffé au soleil (ou au four) puis plongé dans de l’eau froide permet de dégager une partie de la gangue. Si le fossile est fendu il y a risque de casse !!
- Utilisation d’acide acétique pour attaquer les marnes, calcaires..., sauf silices et neutralisation au détergent (liquide vaisselle).
- La potasse pour les gangues marneuses.
!! Un trempage trop long et non surveillé peut conduire à un résultat désastreux = du sable !!
(Ne pas oublier que le moule interne du fossile est composé de sédiments).
Progressivement ; trempage-séchage, trempage-séchage... jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles (réactions) puis rinçage à l’eau claire de la pièce nettoyée (ex : enveloppée dans un bas et fixée dans le réservoir de chasse d’eau.)
Percuteur pneumatique relié à un compresseur (≡ TP en atelier)
Bien stabiliser le bloc (poche à sable ou autre).
Tenir le bloc fermement, mettre le bras tenant le percuteur en appui sur la table et les deux doigts inférieurs en appui contre le bloc pour bien maîtriser la trajectoire de la pointe.
De préférence travailler du fossile vers l’extérieur, afin d’éviter les dérapages accidentels !
Pour finir, aller au plus près en douceur.
8h30 : on fait l'appel : Annie, Christine, Ghislaine, Laurence, André, Dominique, Guy, Jacques, Jean, Luc, Manu et Marc répondent présents, on regroupe tout le monde dans 3 voitures, on entasse les glacières, les sacs à dos, les chaussures de marche, et c'est parti pour une journée de fouilles dans le Valanginien de la Drôme !
Le mistral s'est un peu calmé, le soleil est au rendez-vous, et tout à l'heure, il y aura du café et du chocolat...
Une petite heure de route au milieu des magnifiques paysages de la Drôme provençale, et nous voilà sur un site qui n'est pas exceptionnel, mais où abondent de nombreuses espèces de petites ammonites et où l'on peut trouver quelques rostres de bélemnites bien sympathiques !
A l'arrivée sur le site, petite explication stratigraphique par Dominique :
Quelques petites bestioles sont de sortie et profitent des rayons du soleil : une redoutable cicindèle champêtre et un étonnant chrysomèle crache-sang rechargent leurs batteries sur une pierre plate.
Les collines de marne nous entourent, et nos cuisses et nos mollets se musclent aux montées et aux descentes qui se succèdent à la recherche des fossiles.
Mais qu'a-t'il vu ???
Heureusement, ils sont bien là, ces précieux fossiles qui nous font courir !
Neocomites, Phylloceras, Lytoceras, Bochianites, Olcostephanus (en haut à gauche sur la photo, environ 10 cm de diamètre) à vue de nez pour les ammonites, l'identification précise se fera à la réunion de vendredi. Et pour les rostres, il s'agit de Duvalia, c'est certain.
Petit pique-nique au soleil :
Et c'est reparti avec, peut-être, un peu moins d'ardeur...
Annie, avec le bonnet qu'elle a gardé toute la journée, sous le prétexte qu'elle n'avait pas fait son brushing :
On a vérifié : c'était vrai !
Et c'est une fois encore avec des poches bien pleines que nous prenons le chemin du retour, avec un arrêt obligatoire dans le bar accueillant où nous avons nos habitudes !